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Revue d'Analyse des Vulnérabilités Socio-Environnementales (RAVSE)

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LA STRATEGIE DE PROTECTION DE LA FORET CLASSEE D’AKOUMA DANS LE CENTRE IVOIRIEN ENTRE SAVOIRS ENDOGENES ET NORMES OFFICIELLES DE CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE

Auteur.e.s : KOUASSI Kouamé Sylvestre

Résumé

Les résultats de la stratégie de conservation des ressources naturelles par l’Etat mettent bien des fois en évidence ses faiblesses. Les aires protégées et les forêts classées, régies par un cadre institutionnel et règlementaire officiel, perdent progressivement le couvert végétal d’antan au profit des cultures. Cependant, au niveau des espaces communautaires ou sacrés, encadrés par des normes locales ou magico-religieuses basées sur des interdits, il s’observe une conservation durable de la nature. C’est le cas de la forêt classée d’Akouma qui abrite un site sacré communautaire. Le niveau de conservation différencié de ces deux espaces interroge sur les réalités locales qui justifient ce contraste. Cette étude s’est appuyée sur une méthodologie caractérisée par une recherche documentaire, l’observation de terrain, des interviews avec les autorités coutumières locales et administratives ainsi que les responsables de la Société de Développement des Forêts (SODEFOR). Il ressort que les contraintes de la SODEFOR sont à la base de l’infiltration de la partie classée tandis que les interdits favorisent un bon niveau de protection de la partie sacrée.

Abstract

The results of the State’s natural resource conservation strategy often highlight its weaknesses.   Protected   areas   and   classified   forests,   governed   by   an   official institutional and regulatory framework, are gradually losing the vegetation cover of yesteryear in favor of crops. However, at the level of community or sacred spaces, framed by local or magico-religious norms based on prohibitions, sustainable conservation of nature is observed. This is the case of the Akouma classified forest which is home to a sacred community site. The differentiated level of conservation of these two spaces raises questions about the local realities which justify this contrast. This study was based on a methodology characterized by documentary research, field observation, interviews with local customary and administrative authorities as well as SODEFOR officials. It appears that the constraints of SODEFOR are the basis of the infiltration of the classified part while the prohibitions promote a good level of protection of the sacred part.