Dans le Département de Ferkessédougou, bien que la population soit encline à l’émigration par le passé, celle-ci s’est accrue aujourd’hui et a pour corollaire l’augmentation des usagers autour des aménagements hydroagricoles dont les activités économiques influent sur l’occupation du sol. L’objectif de cette étude vise à analyser l’occupation du sol autour des aménagements hydroagricoles dans le Département de Ferkessédougou. La démarche méthodologique s’est basée sur la recherche documentaire, l’observation directe et l’enquête de terrain qui a concerné
100 paysans sélectionnés selon la méthode de quota dans six localités disposant des barrages fonctionnels dont les pourtours subissent une forte anthropisation. Les résultats montrent que la croissance démographique conduit à l’intensification des pratiques de l’agriculture, de l’élevage, de la production du charbon de bois, de l’extraction du sable et des feux de brousse qui constituent les principaux facteurs de dégradation des ressources naturelles. Cette forte pression foncière des périphéries des aménagements hydroagricoles se caractérise par l’exploitation de 353 ha, dont 100 ha de cultures itinérantes et de 253 ha de cultures mécanisées. Le diagnostic spatial du couvert végétal à travers le recours aux images satellitaires (Landsat 8) de 1984 à 2020 montre l’émiettement des formations savanicoles (arborées et arbustives) et forestières dont leur potentialité naturelle les prédispose au développement des activités agricoles. Ces activités anthropiques contribuent à la régression des étendues d’eau liée à l’ensablement et à la rupture des digues des barrages ; et au recul des formations savanicoles et forestières au profit des espaces humanisés (habitats, sols nus et sols brûlés).
In the Department of Ferkessédougou, although the population was prone to emigration in the past, this has increased today, with the corollary of an increase in users around hydroagricultural developments, whose economic activities influence land use. The aim of this study is to analyze land use around hydroagricultural schemes in the Ferkessédougou Department. The methodological approach was based on documentary research, direct observation and a field survey involving 100 farmers selected according to the quota method in six localities with functional dams whose perimeters are heavily anthropized. The results show that population growth is leading to an intensification of agricultural practices, livestock breeding, charcoal production, sand extraction and bush fires, which are the main factors in the degradation of natural resources. This strong land pressure on the outskirts of hydro- agricultural developments is characterized by the exploitation of 353 ha, including 100 ha of shifting cultivation and 253 ha of mechanized cultivation. Spatial analysis of vegetation cover using satellite images (Landsat 8) from 1984 to 2020 shows the scattered nature of savannah (trees and shrubs) and forest formations, whose natural potential makes them ideal for agricultural development. These anthropogenic activities contribute to the regression of water bodies due to silting and the breaking of dam dikes; and to the retreat of savannah and forest formations in favor of humanized areas (habitats, bare soil and burnt soil).