Dans un contexte d’extension urbaine rapide, la gestion de la salubrité transcende les capacités de réaction des gestionnaires de l’espace urbain à Bouaflé. Cet espace urbain est soumis à une insalubrité grandissante liée à la prolifération des dépotoirs sauvages. Cette étude vise à analyser les risques sanitaires liés à la prolifération des dépotoirs sauvages dans la ville de Bouaflé. Elle a pour fil conducteur, l’hypothèse selon laquelle la précarité des conditions environnementales liée à la prolifération des dépotoirs sauvages dans la ville de Bouaflé accentue les risques sanitaires. Les résultats de cette étude résultent de l’exploitation des données provenant des enquêtes menées auprès de 435 ménages, des levés GPS des points d’implantations des dépotoirs sauvages et des données hospitalières. Il ressort de cette étude que la couronne centrale de la ville de Bouaflé concentre 75% des dépotoirs sauvages implantés dans l’espace urbain. La plupart de ces dépotoirs sont implantés à une distance inférieure à 250 mètres des maisons habitées et des installations commerciales. Ils constituent des points de défécation et d’émission des nuisances olfactives. Les rayons des aires de propagation des odeurs nauséabondes issues des dépotoirs contenant des matières fécales s’étendent jusqu’à 30 mètres des sources d’émission. La prolifération des dépotoirs sauvages a engendré la création des biotopes favorables à la prolifération des mouches, des moustiques, des cafards et des souris. La contiguïté entre les dépotoirs sauvages et les habitations est un facteur qui module la survenue des cas de paludisme, de fièvres typhoïdes et de dermatose. Ainsi, au seuil de significativité de 5%, le test de corrélation de Pearson a révélé une forte corrélation entre les concentrations des dépotoirs sauvages dans l’espace urbain et les cas de fièvre typhoïde, de dermatose et de paludisme. Cette étude a permis d’aboutir à la conclusion selon laquelle, la prolifération des dépotoirs sauvages est un facteur d’accentuation des risques sanitaires dans la ville de Bouaflé.
In a context of rapid urban expansion, health management transcends the reaction capacities of urban space managers in Bouaflé. This urban space is subject to increasing unsanitary conditions linked to the proliferation of illegal dumpsites. This study aims to analyze the health risks linked to the proliferation of illegal dumpsites in the town of Bouaflé. Its common thread is the hypothesis according to which the precariousness of environmental conditions linked to the proliferation of illegal dumps in the town of Bouaflé accentuates health risks. The results of this study result from the use of data from surveys carried out among 435 households, GPS surveys of illegal dump sites and hospital data. It appears from this study that the central ring of the city of Bouaflé concentrates 75% of the illegal dumps located in the urban area. Most of these dumps are located less than 250 meters from inhabited houses and commercial facilities. They constitute points of defecation and emission of olfactory nuisances. The rays of the propagation areas of foul odors from landfills containing fecal matter extend up to 30 meters from the emission sources. The proliferation of illegal dumpsites has led to the creation of biotopes favorable to the proliferation of flies, mosquitoes, cockroaches and mice. The contiguity between illegal dumpsites and homes is a factor which modulates the occurrence of cases of malaria, typhoid fever and dermatosis. Thus, at the 5% significance level, the Pearson correlation test revealed a strong correlation between the concentrations of illegal dumpsites in urban areas and cases of typhoid fever, dermatosis and malaria. This study led to the conclusion that the proliferation of illegal dumpsites is a factor in accentuating health risks in the town of Bouaflé.