La ville de Bouaké a constitué l’épicentre de la décennie de crise qu’a enregistré la Côte d’Ivoire de 2002 à 2011. Cette période tumultueuse qui a affecté plusieurs secteurs, dont l’immobilier, a porté un coup au développement de cette ville. Plus de dix ans après le retour à la normalité, la ville de Bouaké se caractérise par un désordre spatial lié à la défaillance des politiques immobilières post-crise menées par les autorités étatiques et locales. La présente étude vise à analyser le rapport entre les pratiques immobilières post-crises et le désordre spatial qui prévaut dans la ville de Bouaké. Pour sa réalisation, cette étude a nécessité une collecte de données primaires (revue documentaire) et secondaires (enquêtes de terrain). Des autorités administratives, politiques, des entreprises privées, ainsi que les populations ont donc été mobilisées pour ces enquêtes. A terme, cette étude a révélé de prime abord, le visage peu reluisant de l’immobilier après 2011. Ensuite, l’inadaptation et la défaillance des pratiques immobilières post-crises ont traduites par plusieurs marqueurs spatiaux dont l’initiation de nouveaux projets de construction de bâtiments, au détriment de la réhabilitation de l’existant mis à mal par la crise et la lenteur des quelques projets de réhabilitation engagés par les autorités publiques et privées. Du côté des populations, l’on note la non réhabilitation et/ou l’achèvement de la construction de leurs logements. Au final, ces pratiques observées de désordre induites par les lacunes de la politique immobilière post-crise, portent atteinte à l’esthétique urbaine, à la santé, et à la sécurité des populations de la ville de Bouaké.
The city of Bouaké was the epicenter of the decade of crises experienced by Côte d’Ivoire from 2002 to 2011. This tumultuous period which affected several sectors, including real estate, dealt a remarkable blow to the development of this city. More than ten years after the return to normality, the city of Bouaké is marked by spatial disorder linked to the failure of post-crisis real estate policies carried out by state and local authorities. This study aims to analyze the relationship between post-crisis real estate practices and the spatial disorder that prevails in the city of Bouaké. For its realization, this study required a collection of primary (documentary review) and secondary (field surveys) data. In this sense, administrative and political authorities, private companies, as well as the populations were concerned by these surveys. Ultimately, this study revealed first on board, the alarming state of real estate after 2011. Then, the unsuitability and failure of post-crisis real estate practices is reflected by several spatial markers including the initiation of new projects of building construction, to the detriment of the rehabilitation of the existing one damaged by the crisis and the slowness of the few rehabilitation projects undertaken by the public and private authorities. On the side of the populations, we note the non- rehabilitation and/or the completion of the construction of their housing. In the end, these observed practices of disorder induced by the shortcomings of the post-crisis real estate policy, undermine urban aesthetics, health, and safety of the populations of the city of Bouaké.