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Revue d'Analyse des Vulnérabilités Socio-Environnementales (RAVSE)

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LE BARRAGE HYDROAGRICOLE DE KAFINE (CENTRE-NORD DE LA COTE D’IVOIRE) : UNE GOUVERNANCE MAL MAITRISEE

Auteur.e.s : YÉO Siriki, OUATTARA Oumar, Kouakou Philipps KOUAKOU et DJAKO Arsène

Résumé

Les barrages hydroagricoles ont pour vocation première la pratique de l’agriculture
irriguée en toute saison à travers une gestion efficiente de l’eau. Dans un contexte
marqué par les perturbations climatiques, ces barrages apparaissent pour les pays en
développement, comme des aménagements capables de contribuer significativement
à la lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté en milieu rural. Le village de
Kafiné dans le département de Niakara dispose de l’un des plus grands barrages
hydroagricoles de la Côte d’Ivoire. Crée en 1981 dans le cadre de l’irrigation des
complexes sucriers de Marabadiassa et Sérébou-Comoé, la gestion de la retenue d’eau
est revenue à la localité de Kafiné à la suite de l’abandon du programme sucrier
consécutif à la crise économique des années 1980. L’exploitation du périmètre rizicole
de 750 hectares a provoqué des changements spatiaux et socio-économiques notables
dans la localité et aux alentours. Mais, ce travail pose les problèmes de gouvernance
qui limitent l’apport du barrage hydroagricole à la communauté. Il a pour objectif de
mettre en évidence les difficultés de gouvernance du barrage hydroagricole de Kafiné
afin de parvenir à une gestion efficiente. L’approche méthodologique adoptée est basée sur la documentation, les enquêtes de terrain qui combinent entretiens semi-directifs
et administration de questionnaires auprès des acteurs impliqués dans la gestion du
barrage. Par ailleurs, l’usage d’un drone a été nécessaire pour la délimitation du
périmètre agricole et le repérage des dynamiques en cours. Les principaux résultats de
cette recherche indiquent que le barrage de Kafiné ne dispose d’aucune structure de
gestion. Cette situation est l’origine du manque d’entretien de la retenue d’eau, de la
perte de surfaces cultivables et de l’installation d’exploitants miniers à proximité du
barrage. Toutes ces difficultés militent en faveur de la mise en place d’une gestion
participative du barrage incluant la notabilité, les jeunes et les femmes du village ainsi
que les pouvoirs publics.

Abstract

The primary purpose of hydro-agricultural dams is to enable the practice of irrigated
agriculture in all seasons through efficient water management. In a context marked by
climatic disturbances, these dams appear to developing countries as facilities capable
of making a significant contribution to the fight against food insecurity and poverty in
rural areas. The village of Kafiné in the department of Niakara boasts one of the largest
hydro-agricultural dams in Côte d’Ivoire. Created in 1981 to irrigate the Marabadiassa
and Sérébou-Comoé sugar complexes, management of the reservoir reverted to Kafiné
when the sugar program was abandoned following the economic crisis of the 1980s.
Exploitation of the 750-hectare rice-growing perimeter has led to significant spatial
and socio-economic changes in and around the locality. However, this work raises
governance issues that limit the contribution of the hydro-agricultural dam to the
community. Its aim is to highlight the difficulties of governance of the Kafiné hydroagricultural dam in order to achieve efficient management. The methodological
approach adopted is based on documentation, field surveys combining semi-directive
interviews and the administration of questionnaires to stakeholders involved in dam
management. In addition, the use of a drone was necessary to delimit the agricultural
perimeter and identify current dynamics. The main results of this research indicate
that the Kafiné dam has no management structure. This situation is at the root of the
dam’s lack of maintenance, the loss of arable land and the installation of mining
operators near the dam. All these difficulties militate in favor of setting up a
participatory management system for the dam, involving the village’s notability,
young people and women, as well as the public authorities.

LE BARRAGE HYDROAGRICOLE DE KAFINE (CENTRE-NORD DE LA COTE D’IVOIRE) : UNE GOUVERNANCE MAL MAITRISEE

Auteur.e.s : YÉO Siriki, OUATTARA Oumar, Kouakou Philipps KOUAKOU et DJAKO Arsène

Résumé

La sous-préfecture de Yamoussoukro tirait l’essentielle de ses revenus des cultures de Café et de Cacao. Aujourd’hui, on observe une fluctuation des prix d’achats du cacao et du café, une variation pluviométrique, le recul du couvert végétal et le vieillissement des vergers. Les paysans en quête de palliatifs se sont reconvertis en producteurs de légumes. Le maraîchage constitue une source monétaire très importante pour les paysans vue les revenus qu’ils engrangent. Malgré ce constat le maraîchage est perçu comme une activité instable à cause des nombreuses difficultés qu’elle rencontre, notamment la fluctuation des prix de vente, le coût onéreux des intrants et matériels de travail. Cette étude a pour objectif  de montrer que le maraîchage constitue une alternative à la crise du binôme café-cacao dans la sous-préfecture Yamoussoukro. Le cadre méthodologique de la présente étude a consisté d’une part à consulter une documentation relative au problème, d’autre part, la méthode « boule de neige » a été appliquée en vue d’interroger 360 maraîchers. Le questionnaire a porté sur les raisons de la pratique du maraîchage, la production et des revenus de cette activité. Les résultats montrent que le maraîchage a bénéficié de la fragilité des principales cultures existantes que sont le café et le cacao. Ainsi, 35 % des maraîchers sont des anciens planteurs de café et cacao. Par ailleurs, une combinaison de facteurs humains et un vaste marché d’écoulement explique l’essor du maraîchage. Enfin, les acteurs ont un revenu moyen mensuel de 298500 FCFA.

Abstract

The Yamoussoukro sub-prefecture derived most of its income from coffee and cocoa crops. Today, we observe a fluctuation in the purchase prices of cocoa and coffee, a variation in rainfall, the decline in plant cover and the aging of orchards. Peasants in search of palliatives have turned into vegetable producers. Market gardening constitutes a very important source of money for the peasants in view of the income they earn. Despite this observation, market gardening is perceived as an unstable activity because of the many difficulties it encounters, in particular the fluctuation of selling prices, the expensive cost of inputs and work materials, etc. This study aims to show that market gardening constitutes an alternative to the coffee-cocoa duo crisis in the Yamoussoukro sub-prefecture. The methodological framework of this study consisted on the one hand in consulting documentation relating to the problem. On the other hand, the « snowball » method was applied to interview 360 market gardeners. The questionnaire focused on the reasons for practicing market gardening, production and income from this activity. The results show that market gardening has benefited from the fragility of the main existing crops of coffee and cocoa. Thus, 35% of market gardeners are former coffee and cocoa planters. In addition, a combination of human factors and a large sales market explains the boom in market gardening. Finally, the actors have an average monthly income of 298,500 FCFA.