Le présent papier est le résultat d’un travail de recherche qui vise l’analyse socio- anthropologique des pratiques endogènes, des codes socioculturels d’interdiction d’accès à un espace ou à un bien donné en partant des éléments socioculturels symboliques entrant dans leur agencement chez les Adja-Fon du sud-Bénin. Pour ce faire, le présent travail a adopté une démarche socio-anthropologique basée sur la collecte et l’analyses de données empiriques à partir des outils tels que le guide d’entretien et la grille d’observation, le tout axé sur une approche qualitative. Au total, 72 interlocuteurs (20 dignitaires des religions traditionnelles, 20 chefs de collectivité, 20 paysans, 12 femmes) ont été interrogés dans les Arrondissements de Gnidjazoun, de Lissezoun à Bohicon et de Sèhoun à Abomey. Le choix des interlocuteurs est raisonné s’agissant des dignitaires de la religion traditionnelle et des chefs collectivités et, aléatoire s’agissant des paysans et des femmes. L’analyse a été faite grâce à la réalisation d’un dossier thématique. Les résultats obtenus montrent que l’accès à un bien d’autrui, en milieu culturel adja-fon à des moments donnés, est codifié par des éléments tirés de la culture, de la nature, porteurs de charges symboliques dont la transgression peut avoir de graves conséquences selon la pensée populaire Adja-Fon. Ainsi, tout comme la circulation sur les routes est codifiée par des panneaux de signalisation, la circulation et l’accès à des biens sont également codifiés par des éléments culturels symboliques. Mais avec la modernité née de la rencontre avec l’occident, ces codes connaissent des régressions assez remarquables et n’ont pas pu intégrer la dynamique du développement.
This paper is the result of research work which aims to analyze endogenous practices, socio-cultural signaling codes prohibiting access to a given space or good, the socio-anthropological scope of symbolic socio-cultural elements. Entering into the composition of these codes among the Adja-Fon of southern Benin. To do this, this work adopted a socio-anthropological approach based on the collection and analysis of empirical data using tools such as the interview guide and the observation grid, all focused on a qualitative approach. In total, 72 interlocutors (dignitaries of traditional religion, community leaders, 20 farmers, 12 women) in the districts of Gnidjazoun and Lissèzoun in Bohicon and Sèhoun in Abomey. The results obtained show that access to someone else’s property, in an Adja-Fon cultural environment at given times, is codified by elements taken from culture, from nature carrying symbolic charges whose transgression can have serious consequences. Consequences according to popular Adja-Fon thought. Thus, just as traffic on the roads is codified in an urban environment by traffic lights, circulation and access to goods are also codified not by lights but by symbolic cultural elements well known to the Adja-Fon. But with the modernization born from the encounter with the West, these codes experienced quite remarkable regressions and were unable to integrate the dynamics of development.